Histoire d'outre-tombe
Par Monique Giroux
Monique Giroux a recensé et écrit des anecdotes historiques, dont plusieurs inédites ou méconnues, sur toutes les municipalités le long des chemins Craig,
Gosford et le Chemin Provincial. Un livre de photos historiques paraîtra en 2010.
Un poste de radio hanté
Le poste de radio O 97 3 et Passion-Rock 101 9 situé au 55 rue Saint-Jean-Baptiste à Victoriaville est une bâtisse récente. Elle a été construite après la
destruction du bâtiment précédent par un incendie qui a eu lieu le 11 mars 1998. L'ancien bâtiment, qui était très âgé, a été une résidence privée avant d'être
converti en station de radio pour abriter CFDA.
Les événements qui vont suivre se sont déroulés de 1970 jusqu'à l'incendie en 1998. Rien ne nous permet d'affirmer qu'il y aurait eu des manifestations suspectes
avant 1970, et rien ne nous permet, non plus, d'affirmer qu'il n'y en a pas eu.
Nombreux ont été les journalistes qui ont senti une présence alors qu'ils étaient seuls dans la bâtisse. Ils sont même quelques-uns à avoir entendu des bruits
de pas et des tintements de clés, à avoir perçu la vibration causée par une personne qui monte l'escalier ou senti une présence dans l'air… alors qu'il n'y avait
personne! Ces phénomènes, qui se produisaient fréquemment vers 22 h, ont causé des frayeurs terribles. D'autres ont vu une paire de grosses bottes noires,
datant d'une autre époque, le long du mur ou passer des formes indistinctes et des ombres à travers les fenêtres…
Des médiums sentent quelque chose
Un jour, une voyante qui venait pour enregistrer une émission sur les phénomènes paranormaux a dit à la réceptionniste " Débarrassez-vous de ça! " en désignant
la reproduction de l'autoportrait de Suzor-Coté qui ornait un mur à la réception.
Un autre médium, à qui on n'avait rien dit des manifestations, a déclaré qu'il sentait qu'il se passait quelque chose entre les murs du poste de radio.
Une autre voyante, de Princeville celle-là, a dit, en ondes, qu'il arriverait quelque chose prochainement dans cet immeuble. Elle a même précisé que ça
partirait du sous-sol, qu'elle voyait en noir alors que les étages supérieurs étaient en blanc.
Quelques semaines plus tard, l'incendie, qui allait raser l'immeuble, débutait dans le sous-sol. C'était après le verglas, un déversement accidentel de
combustible dans la génératrice a mis le feu à l'heure du midi. Les deux personnes présentes dans le bâtiment ont eu de la chance d'en sortir indemnes.
Le portrait
Le soir, le propriétaire de la station a engagé un agent de sécurité pour surveiller les décombres. L'agent, très costaud et ignorant des phénomènes, a téléphoné
en état de panique chez le propriétaire à Thetford Mines pour lui raconter que, pendant qu'il faisait le guet, il a vu quelqu'un vêtu d'un manteau noir en
lambeaux et chaussé de bottes noires sortir du studio… en passant au travers du mur.
On tenta en vain de le persuader de continuer à faire le guet pour le reste de la nuit. Rien n'aurait pu le convaincre de rester une minute de plus. Il a attendu
dans son auto qu'on trouve quelqu'un d'autre pour se charger de la surveillance. Ce sont finalement les policiers qui ont veillé sur les restes de l'édifice.
Le lendemain, en fouillant les décombres, on découvrit la reproduction de l'autoportrait de Suzor-Coté préservé de façon impeccable, même pas sali, alors que tout
ce qu'il y avait autour était calciné. Le portrait fut récupéré par le propriétaire de la station à qui il ne causa aucun problème.
Hypothèses
Certains des employés de la station de radio ont fait une petite enquête, auprès des personnes âgées du voisinage, afin d'en savoir davantage sur les anciens
occupants de cette maison.
On leur a parlé d'un mystérieux homme en blanc qui y aurait habité avant les années 1950. Ils ont raconté qu'il s'y passait des choses bizarres sans plus de
détail, sinon qu'il y aurait eu des handicapés de dissimulés dans le
sous-solIl n'était pas rare, à une certaine époque, qu'on cache les handicapés dans la cave ou le grenier.* et qu'il y en aurait au moins un qui y serait mort.
Une voyante aurait corroboré ces dires en ajoutant que, parmi ces handicapés, il y aurait eu des enfants et que certains auraient été enterrés dans ce sous-sol.
On croit même que plusieurs fantômes, de différentes époques, y auraient cohabité. Le dernier en lice se serait suicidé après son congédiement de la station de
radio à la fin des années 1980. Il serait revenu pour signaler qu'il ne gardait pas de rancune envers celui qui avait été contraint de le mettre à pied. On a
alors constaté l'étrange ressemblance entre l'autoportrait de Suzor-Coté et cette personne décédée…
Ce qui restait de l'édifice après l'incendie fut détruit. On coula de nouvelles fondations et on rebâtit le studio sur le même terrain. Il n'y eut plus aucune
manifestation.